jeudi 12 août 2010

Une journée de juin au George 5...

Nous sommes le jeudi 17 juin, demain, AC/DC va retourner le Stade de France, et j'ai prévu depuis plusieurs semaines, ma journée de la dernière chance.

Une entreprise ridicule mais tellement importante à mes yeux.

Mon ultime et unique moyen d'approcher mes idoles, d'échanger et de partager quelque chose avec eux...


Accompagné de mon fidele Sébastien, nous prenons la route vers le G5, sous un temps lourd et menaçant.

Je voyage lourdement, et pour cause ! Entre les vivres et quelques feutres, je transporte l'énorme et magnifique ouvrage du Backtracks Deluxe, en plus de photos d'archives imprimées sur papier glacé, une sorte de verveine rare pour Angus et d'un maillot de foot.

" Qu'est-ce qu'un putain de maillot de foot vient foutre là -dedans ? " me direz vous... Et bien, je souhaitais juste, à travers ce présent, offrir quelque chose de symbolique au grand Jonna.
Quelque chose d'assez con et original pour le faire marrer mais également, quelque chose de... sentimental, presque.

Il est environ 10h lorsqu'en nous dirigeant vers le G5, sur les Champs Elysées, nous rencontrons une bouille familière, attendant à coté d'un banc.
Je m'approche machinalement vers elle et je vois sa main se tendre vers moi, tandis qu'un sourire prend forme.
Nous entamions une petite conversation avec un certain " Alain Chabat ", s'empressant de nous demander, à la vue de nos tee shirts AC/DC : " Oh !! Vous y allez demain ?! J'suis fan ! J'y vais aussi ! Dans un gradin VIP ou je ne sais quoi... J'adore ce groupe ! Qu'est-ce-que vous faites là ?! "
Il est amusé d'apprendre que nous allons justement tenter d'apercevoir les Boys ! Son impression, enjouée et intéressée, était telle qu'il semblait vouloir nous accompagner s'il en avait eu le temps.

Après une rapide photo avec cet adorable bonhomme, nous repartons vers le G5.

A peine arrivés, nous découvrons avec stupéfaction une masse importante de personnes, tassées vers l'entrée de l'hôtel. J'essaie de me renseigner et j'apprends que Bon Jovi, qui a enflammé Bercy la veille, s'apprête à sortir !



Postés assez loin pour ne pas gêner les vrais fans, nous assistons à une mini séance de dédicaces. Le groupe part ensuite très rapidement, dans un van et tous les fans avec, mais de leurs côtés.

Les AC/DCiens se retrouvent entre eux.

L'un deux a fait faire le déplacement à une charmante Epiphone G400. Un autre a fait prendre l'air à quelques vinyls.

Nous sommes une petite vingtaine à attendre paisiblement devant l'entrée de l'hôtel, sous les regards respectueux des voituriers, et ceux interloqués des touristes.

Nous sympathisons rapidement, entre fans.

Il est aux environs de 11h, et c'est Phil, accompagné d'une charmante dame, qui sort de sa demeure.

Je tends mon bouquin imposant ainsi qu'un feutre et, bien qu'hésitant fortement entre " Rentrer dans mon carosse " et " Faire plaisir à ces petits "... il s'approche vers moi.

Je suis comblé. Cependant, il n'offre pas un seul sourire, ni même un seul mot.

Sa venue est d'une vexante rapidité. Il signe mon Backtracks. Il signe une guitare. Il s'en va.
( Il réapparaîtra ensuite à plusieurs reprises, sans nous prêter la moindre attention )


Le temps passe. Nous mangeons dans le silence. La seule distraction est de compter combien le voiturier " Number One " touche de pourboire.

Le temps passe. Le temps passe. Le temps passe.

Notre espoir devient minime. Mon rêve de glisser un mot à Malcolm, de faire rire Brian et d'admirer ces mecs... Tout s'estompe.

C'est seulement vers 15h30 que le petit Angus va montrer le bout de son nez. Restant sur le trottoir en face, et ne voulant pas le déranger, nous nous contentons d'un aimable signe de la main, tandis qu'il monte dans un van Mercedes.

Le temps passe de plus en plus vite.

Des guignols commencent à affluer, à nos côtés.

Je me souviendrai toujours de ce phénomène... Un géant vulgaire, aussi haut que large, la bouche débordant de niaiseries infâmes, se vantant d'avoir eu 5 photos avec Mickael Jackson, et 5 autres avec Kylie Minogue... Et j'en oublie...
Ce phénomène tellement gerbant de par son appât du gain et son affligeante envie d'être vu avec des célébrités.
Ce même phénomène, capable de faire les plus belles éloges à Angus, pour ensuite le traiter de tous les noms, après que celui-ci ait refusé une honteuse photo avec ce spécimen rare de stupidité.

Quelques rumeurs bon-enfant circulent, comme quoi le groupe vient d'entrer au restaurant et n'est pas prêt d'en sortir. C'est amusant.

Cependant, je reconnais le frêle et joyeux Ross ( Fils de Malcolm ) sortant du palace, et lui fais un rapide signe de la main en disant son nom. Il me répond, gentiment !

Le temps s'écoule...

Vers 17h, un superbe truck, peint aux couleurs d'AC/DC, vient se garer en face du G5.
Beaucoup de curieux viennent féliciter l'auteur de cette splendide oeuvre, pleine de dévouement et de fanatisme.

Le petit Ross ressort, lui aussi intrigué par ce camion. Il s'approche de nous, tout en souriant. Brandissant son Iphone pour immortaliser l'instant, et sachant que le groupe ne sortira plus, à cette heure, je prends mon courage à deux mains.

Saisissant la verveine et le maillot, je me dirige vers ce petit bout de mec, toujours animé d'une bonne humeur éclatante.

Il me reconnaît et nous commençons à discuter. Il se montre vraiment épaté par le maillot qu'il trouve réussi. Il m'explique qu'il n'a pas prévu de voir Angus aujourd'hui, cependant, il veut bien se dévouer à offrir mon cadeau à Brian. J'accepte immédiatement.

Après une rapide photo et une envie de le serrer dans mes bras pendant des heures, je me retire.

2 minutes après, toujours là, il me fait un signe discret, dégainant un sourire malicieux. Je m'approche et il me demande de tendre la main. Je m'éxécute. Et calmement, il verse de ses doigts tout fins, deux médiators: ceux d'Angus et Malcolm.
Ma joie est débordante, ce moment est magique.

Je le laisse aller, non sans peine, déja mélancolique de cette rencontre. Il me lance encore quelques regards, heureux.

Je ne vais pas tarder à repartir. Il est plus de 18h.

A peine en train de dire un : " Au revoir ! A demain les amis ! " aux quelques fans restants qu'un van noir vient se garer devant le hall.

Un énorme attroupement se forme. Angus rentre de sa promenade avec sa famille.

De simples piétons curieux vont même jusqu'à se faire prendre en photo avec un sombre inconnu, à leurs yeux, empêchant ainsi les véritables fans de goûter à cet instant tant attendu.

Je tente de me hisser dans la foule, tenant mon livre et mon thé. Du mieux que je peux, je savoure de voir Angus en face de moi si simple et tolérant avec ses admirateurs.

Cependant, et ce n'est que maintenant que je m'en aperçois... j'ai de la peine devant le synthétique de cette rencontre.

Angus signe tout et n'importe quoi. Il ne prête aucune attention à ceux qui l'entourent. Il est semblable à une sorte de machine, se laissant triturer, prendre en photo... Mais réservant son côté humain pour un tout autre monde.

J'arrive tout de même à lui présenter le massif Backtracks qu'il signe à l'aide de mon Posca blanc. Il ne me regarde pas.

Je n'ose même pas espérer une photo avec lui.

S'apprêtant à repartir, à l'aide d'un gorille de 2 mètres, je hurle pour lui donner la fameuse verveine. Mes paroles n'ont aucun effet. L'énorme macaque qui lui sert de protecteur me prend violemment mon sachet des mains en grognant qu'il lui donnera.

A l'heure d'aujourd'hui, je ne sais pas toujours pas si il l'a fait.

Nous rentrons enfin vers Chelles. Je ne montre rien de ma légère déception.

Pourquoi râler, après tout ? J'ai du CONCRET ! J'ai 2 AUTOGRAPHES de ANGUS et PHIL ! J'ai 2 MEDIATORS !
Certains n'ont pas cette chance !!

Et bien, je vous le dis : si je pouvais échanger ces quelques souvenirs d'une laborieuse journée contre un sourire, un regard, un mot , je le ferais.

Cela n'empêche que cette journée restera gravée dans ma mémoire comme l'une des plus profondes qu'il m'ait été donnée de vivre.

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